- ÉCOTYPE
- ÉCOTYPEÉCOTYPEAu sein d’une espèce végétale, la notion d’écotype introduite par Turesson en 1922 englobe des formes plus ou moins distinctes morphologiquement et adaptées à des habitants différents. Bien que, d’un écotype à l’autre, cette adaptation se traduise par des solutions de continuité dans la variation, les écotypes d’une même espèce sont capables d’échanger des gènes. Par exemple, deux écotypes d’un plantain, le Plantago coronopus , occupant sur les côtes de la Manche des stations voisines sur sable ou sur marne, s’hybrident avec beaucoup de facilité.Pour Turesson, un écotype est «le résultat de la réponse génotypique d’une écoespèce à un habitat particulier», une écoespèce étant, pour le même auteur, un ensemble de populations ou d’écotypes capables d’échanger leurs gènes sans perte de fertilité et de vigueur dans leur descendance. En revanche, ces populations ne peuvent s’hybrider avec d’autres groupes taxonomiquement très voisins, mais localisés à d’autres domaines ou stations.La mise en évidence des écotypes doit tenir compte de l’accommodation , réaction non héréditaire concernant la plasticité phénotypique. Reconnaître, entre les individus de deux stations, des solutions de continuité dans la variation n’autorise pas à définir deux écotypes, cette discontinuité pouvant être en rapport avec l’influence de conditions stationnelles différentes sur un même génotype. C’est pourquoi il est obligatoire de cultiver expérimentalement côte à côte et dans des conditions identiques des individus prélevés dans les deux stations. Si l’on est en présence de deux écotypes, la discontinuité dans la variation est maintenue, malgré des différences avec les individus des populations naturelles par suite d’une accommodation aux conditions expérimentales. Au contraire, s’il ne s’agit que de deux accommodats, les solutions de continuité dans la variation disparaissent en culture. Tous les individus ont alors le même phénotype, quelle que soit leur origine.Selon la nature des facteurs en cause dans la ségrégation des écotypes, on distingue des écotypes climatiques, édaphiques, biotiques et géographiques.Quoique la notion d’écotype suppose une discontinuité spatiale dans la variation des populations, il peut arriver que cette variation soit continue. Gregor a mis en évidence, chez le Plantago maritima , une variation génotypique graduelle, tant à l’échelle géographique (selon des gradients climatiques), qu’à l’échelle locale (selon des gradients affectant certains caractères du substrat). Dans le cas d’une variation continue, on parle de cline et non plus d’écotype. En fait, la distinction est souvent très nuancée. Par exemple, des écotypes reconnus sur des gradients climatiques à partir de stations assez éloignées les unes des autres peuvent n’être que des stades d’une variation continue.• v. 1950; de éco(logie) et type♦ Écol. Population d'une espèce donnée adaptée génétiquement aux conditions particulières du milieu.écotypen. m. BIOL Dans une espèce, groupe d'individus adaptés au même biotope. Les variations d'un écotype sont héréditaires, ce qui le différencie d'un accommodat.⇒ÉCOTYPE, subst. masc.BIOL. Variété d'une espèce sélectionnée dans une population hétérogène par des facteurs écologiques dominants, mais non liée à une aire géographique déterminée. I.W. Gregor et son école ont défini l'écotype comme « une population se distinguant par des caractères morphologiques et physiologiques... » (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 772).Étymol. et Hist. 1954 (P. Vivier ds ROB. Suppl.). Adaptation de l'angl. ecotype, mot créé par G. Turesson (1922, Hereditas, III, 112 ds NED Suppl2) à partir de la première partie du mot ecology et de type.écotype [ekotip] n. m.ÉTYM. V. 1950; angl. ecotype, 1922; de éco- (→ Éco-), et type.❖♦ Didact. (écol.). Type héréditaire à l'intérieur d'une espèce (sous-espèce), sélectionné par des adaptations génétiques aux conditions particulières du milieu.0 Cette forme qui paraît exactement adaptée au milieu, ou comme on dit à son biotope est l'écotype (…)Paul Vivier, la Pisciculture, p. 10.
Encyclopédie Universelle. 2012.